Foulées africaines à l'ouest.
Il fut un temps où les pistes du monde vibraient sous les foulées africaines. Les stades s’ouvraient comme des coquilles pour laisser passer ces silhouettes longilignes, nées dans l’air raréfié des hauts plateaux, forgées par les kilomètres quotidiens à travers savanes et chemins d’école. Le pied nu frappait la terre rouge, il sculptait les muscles et aiguisait la mécanique du corps. C’était une noblesse naturelle, un règne qui paraissait promis à durer.
À Tokyo, pourtant, l’histoire s’est fissurée. Les podiums se sont déplacés. Les Occidentaux, longtemps contraints d’aligner leurs corps lourds derrière les légèretés kényanes ou éthiopiennes, ont trouvé leur revanche dans l’ingénierie. Aux semelles calleuses de l’enfance s’est substituée la lame de carbone : une prothèse invisible qui restitue l’énergie comme un ressort. Les mousses nouvelles absorbent la fatigue et relancent l’effort, conférant à chaque foulée la grâce d’un bond artificiel. Ainsi la nature, autrefois juge suprême, se voit concurrencée par la science.
Mais la bascule ne tient pas seulement à la chaussure. L’athlète africain, longtemps porté par l’ivresse du destin collectif, courir pour le village, pour l’honneur de la vallée, se heurte désormais à une mondialisation où la discipline s’uniformise. Les filières de détection se sont banalisées, les méthodes d’entraînement circulent sur les serveurs du monde entier, et la singularité des coureurs des hauts plateaux s’émousse dans la grande machine de la performance planétaire.
Ajoutons à cela l’usure de la gloire. Les champions, naguère mus par l’urgence d’échapper à la poussière et à la pauvreté, voient leurs héritiers évoluer dans des environnements plus confortables, moins contraints. Là où la nécessité forgeait le caractère, le confort parfois amollit les ressorts.
Enfin, il y a ce paradoxe cruel : les Africains ont donné au monde la beauté du demi-fond, et c’est ce monde qui, à force de l’observer et de le copier, a fini par en neutraliser l’avantage.
Ainsi s’écrit le récit de ce recul : non pas une défaite des corps, mais une victoire des matériaux. Non pas un effacement des talents, mais une redistribution orchestrée par la technologie, l’entraînement globalisé et l’érosion des mythes. L’Afrique court toujours, mais elle n’est plus seule à courir vite.
Réchauffement climatique et plaques de carbone.
La surchauffe est là. Et l’on a déjà gagné très certainement près de 4 mm sur un marathon avec l’aide des nouvelles chaussures dites « carbone ».
Mais de quoi parle-t-on ?
S’il y a bien une plaque carbone insérée dans la semelle de la chaussure de compétition, le vrai secret réside dans l’utilisation d’un matériau appelé « Pebax », une forme d’élastomère thermoplastique qui a assoupli les chaussures sans les fragiliser. Avec des segments aux propriétés différentes, le matériau final est plus élastique, plus résistant et plus léger ! Ce matériau procure un retour d’énergie, ou « rebond ». C’est bien cette mousse qui est véritablement « magique », plus que le carbone qui est utilisé surtout pour son poids plume plutôt que pour ses qualités intrinsèques.
Quel gain pour le coureur ?
Si nombre d’athlètes ont battu leurs records depuis l’apparition de ces chaussures, que ce soit sur route ou sur piste, il est très difficile de chiffrer l’influence réelle sur la performance. Mais on ne peut pas ignorer le raz de marée sur les records mondiaux ou régionaux. Cette révolution technologique est le changement le plus important que la course à pied ait connu dans son histoire, bien plus que le passage des pistes cendrées au tartan. On peut le comparer à l’évolution des perches qui ont permis aux sauteurs de franchir plus de 6 mètres. Ces chaussures bénéficiant de technologie « nouvelle génération » apportent indéniablement un plus au coureur qui les porte. Economie d’énergie, meilleure exploitation des efforts, meilleur retour, meilleur amorti, meilleur dynamisme. La fatigue survient donc plus tard ce qui permet de maintenir plus longtemps sa vitesse avec logiquement un gain de temps à l’arrivée.
Plusieurs études ont été réalisées pour chiffrer le gain apporté par les nouvelles chaussures. L’une d’elle, réalisée sur un échantillon de plus de 500 coureurs d’élite ayant performé sur marathon avec et sans chaussures « magiques ». Le gain enregistré est compris entre 2 et 4 mn pour les hommes, un peu moins pour les femmes.
World Athletics a semble-t-il compris le danger d’une fuite en avant sans fin et a décidé de limiter la taille des semelles (voir tableau ICI). Mais sur quels autres critères va-t-il agir pour limiter l’influence des chaussures sur la performance ? Et est-ce nécessaire ou ne devrait-on pas laisser le progrès technologique transformer le marathon en balade de santé ? En tous cas, les équipementiers ne vont pas en rester là et de nouvelles trouvailles sont surement dans les cartons. Alors réjouissons-nous du gain pour la planète avec une baisse des émissions de CO2 par kilomètre couru !
Ami, entends-tu …
La Ligue de Nouvelle Aquitaine va présenter, à sa prochaine Assemblée Générale, un plan de réorganisation de ses territoires. Il est grand temps de réagir face à ce projet qui va accroitre l’isolement des clubs ruraux qui regroupent pourtant une majorité des effectifs de la Ligue.
A Ussel, Bugeat, Chanteix, Aubusson ou Guéret, quelle que soit l’organisation de la nouvelle région, le constat est le même : des déplacements toujours plus longs et couteux, des organisations locales non qualifiantes, des entraineurs vieillissants. Bienvenue dans ces petits clubs ruraux qui se meurent dans l’indifférence de Bordeaux et des grandes agglomérations.Les cris sourds de nos sous-préfectures, touchées par la désindustrialisation et l’exode rural, ne portent plus assez loin. Nos petites villes ne peuvent que constater la dévitalisation de leurs clubs sportifs et de ceux d’athlétisme en particulier, sans être entendus. Les explications sont nombreuses. D’abord, l’absence de pôles universitaires à proximité, ce qui incite les jeunes athlètes à quitter leur club, dès le bac en poche, souvent pour rejoindre un grand club. Ensuite, il y a eu la multiplication des contraintes fédérales pour le renouvellement quadriennal des qualifications des dirigeants, officiels et entraineurs. Enfin, la baisse des aides publiques dictées par les difficultés financières de nos communes et départements ruraux souvent endettées, aides jamais totalement remplacées par des parrainages privés. A cela s’ajoute maintenant la trop grande étendue de la région Nouvelle Aquitaine, région aussi vaste qu’un pays comme l’Autriche.
Prôné par le Président de la Lana, Eric RAUL, le « vivre ensemble » a bien du mal à se mettre en place. Doutes sur la compétence des dirigeants de notre ancienne ligue du Limousin, demandes écoutés mais jamais entendues entrainant de nombreuses démissions …
Il en est ainsi du découpage forcé de la ligue en deux zones malgré le rejet des trois départements limousins. Une zone « Nord » regroupant huit départements et générant des déplacements de près de 400 km pour des compétitions de niveau interdépartemental : pure folie ! Un découpage destiné à solutionner le problème de la Gironde, à la fois département et territoire, même si l’argument d’un meilleur niveau de compétition a également été justement mis en avant. Cette idée est si saugrenue que la Lana, pourtant au bord du déficit, a dû mettre en place un fonds de soutien de 7000 euros pour compenser les frais de déplacements des plus éloignés à l’occasion des cross de zones !
Et que dire du dictat concernant l’organisation des prochains interclubs ignorant les demandes insistantes de la grande majorité des clubs. Si cette politique n’est pas encore perçue comme un Anschluss par cette « Aquitaine périphérique » de nos clubs ruraux, c’est bien un sentiment d’abandon qui s’installe dans nos campagnes. Ami, entends-tu …
I have a dream
Je fais un rêve.
C’est le quatorze août au soir du marathon olympique.
Patricia boucle les 42 kilomètres cariocas en 2h29’55, pulvérisant son record personnel de sept minutes. Elle se classe seizième sauvant ainsi l’honneur du marathon français après l’abandon de Christelle. Ussel est en fête.
Et puis je fais un cauchemar.
C’est le quatorze août au cœur de la nuit après le marathon olympique.
De retour de Rio, Patricia a du mal à retrouver le chemin de l’entraînement. Maudite tendinite d’Achille. Après une année blanche, sortie des listes ministérielles du haut niveau, toutes les subventions fédérales, régionales, départementales et municipales ont disparu plus vite que le temps d’un marathon. Et Patricia se retrouve au chômage, elle qui a trop facilement cédé au chant des sirènes fédérales, délaissant ses études pour se consacrer à sa préparation olympique ...
C’est au petit matin du quinze août au lendemain du marathon olympique.
Réveil matinal pour un petit footing en forêt. Retour à la réalité, ma foulée est lourde mais j’ai le cœur léger. Patricia n’était pas à Rio, elle n’a plus d’aides mais un bon travail après avoir obtenu un joli diplôme.
Le prochain rêve, il sera réalité j’en suis sûr. Je le garde pour les jeux de Paris 2024. Patricia, étoile de mes nuits blanches, aura 36 ans, l’âge idéal pour le marathon.
Pistard,
oiseau rare. cliquer ICI
Fiers d'être
Corrèz'athlète !
Soyons fiers
d'être Corrèz'athlètes. Etre Corrèz'athlètes
est notre nom de famille. Notre section locale est notre prénom.
La section locale est ce qui nous distingue au sein de la même
famille, Corrèze athlé, a laquelle nous appartenons
tous. Chacun d'entre nous, et nos prédécesseurs,
ont contribué à faire ce qu'est Corrèze athlé
aujourd'hui : de nombreuses pratiques, usages, coutumes, spécialités
Car Corrèze athlé n'est pas un monolithe; Corrèze
athlé est plurielle. Plutôt une idée qu'un
club. Une idée aux racines corréziennes. Un monde
de coureurs, de lanceurs et de sauteurs. Une confluence d'expériences
d'entraineurs, de juges et de bénévoles. Corrèze
athlé n'a jamais supporté une uniformité
imposée. Et Corrèze athlé ne sera jamais
séduite par une discipline de fer. Corrèze athlé
est une ruche hétérogène. Certainement pas
un super club en devenir ni une section en grand. Cette ruche
doit également demeurer la base d'une Corrèze athlé
unie et fédérative. Unie, afin de conserver notre
identité corrézienne multiple et d'en être
fier. Pas pour l'éliminer ou la mettre sous cloche.
Comment reconnaître des Corrèz'athlètes ?
Pas tant à la couleur de leur maillot mais plutôt
à leur manière de participer. A leur regard sur
les gens et les choses. A leur fairplay que l'on aimerait retrouverez
bien plus souvent ailleurs dans notre monde sportif.