Réchauffement climatique et plaques de carbone.
La surchauffe est là. Et l’on a déjà gagné très certainement près de 4 mm sur un marathon avec l’aide des nouvelles chaussures dites « carbone ».
Mais de quoi parle-t-on ?
S’il y a bien une plaque carbone insérée dans la semelle de la chaussure de compétition, le vrai secret réside dans l’utilisation d’un matériau appelé « Pebax », une forme d’élastomère thermoplastique qui a assoupli les chaussures sans les fragiliser. Avec des segments aux propriétés différentes, le matériau final est plus élastique, plus résistant et plus léger ! Ce matériau procure un retour d’énergie, ou « rebond ». C’est bien cette mousse qui est véritablement « magique », plus que le carbone qui est utilisé surtout pour son poids plume plutôt que pour ses qualités intrinsèques.
Quel gain pour le coureur ?
Si nombre d’athlètes ont battu leurs records depuis l’apparition de ces chaussures, que ce soit sur route ou sur piste, il est très difficile de chiffrer l’influence réelle sur la performance. Mais on ne peut pas ignorer le raz de marée sur les records mondiaux ou régionaux. Cette révolution technologique est le changement le plus important que la course à pied ait connu dans son histoire, bien plus que le passage des pistes cendrées au tartan. On peut le comparer à l’évolution des perches qui ont permis aux sauteurs de franchir plus de 6 mètres. Ces chaussures bénéficiant de technologie « nouvelle génération » apportent indéniablement un plus au coureur qui les porte. Economie d’énergie, meilleure exploitation des efforts, meilleur retour, meilleur amorti, meilleur dynamisme. La fatigue survient donc plus tard ce qui permet de maintenir plus longtemps sa vitesse avec logiquement un gain de temps à l’arrivée.
Plusieurs études ont été réalisées pour chiffrer le gain apporté par les nouvelles chaussures. L’une d’elle, réalisée sur un échantillon de plus de 500 coureurs d’élite ayant performé sur marathon avec et sans chaussures « magiques ». Le gain enregistré est compris entre 2 et 4 mn pour les hommes, un peu moins pour les femmes.
World Athletics a semble-t-il compris le danger d’une fuite en avant sans fin et a décidé de limiter la taille des semelles (voir tableau ICI). Mais sur quels autres critères va-t-il agir pour limiter l’influence des chaussures sur la performance ? Et est-ce nécessaire ou ne devrait-on pas laisser le progrès technologique transformer le marathon en balade de santé ? En tous cas, les équipementiers ne vont pas en rester là et de nouvelles trouvailles sont surement dans les cartons. Alors réjouissons-nous du gain pour la planète avec une baisse des émissions de CO2 par kilomètre couru !
Ami, entends-tu …
La Ligue de Nouvelle Aquitaine va présenter, à sa prochaine Assemblée Générale, un plan de réorganisation de ses territoires. Il est grand temps de réagir face à ce projet qui va accroitre l’isolement des clubs ruraux qui regroupent pourtant une majorité des effectifs de la Ligue.
A Ussel, Bugeat, Chanteix, Aubusson ou Guéret, quelle que soit l’organisation de la nouvelle région, le constat est le même : des déplacements toujours plus longs et couteux, des organisations locales non qualifiantes, des entraineurs vieillissants. Bienvenue dans ces petits clubs ruraux qui se meurent dans l’indifférence de Bordeaux et des grandes agglomérations.Les cris sourds de nos sous-préfectures, touchées par la désindustrialisation et l’exode rural, ne portent plus assez loin. Nos petites villes ne peuvent que constater la dévitalisation de leurs clubs sportifs et de ceux d’athlétisme en particulier, sans être entendus. Les explications sont nombreuses. D’abord, l’absence de pôles universitaires à proximité, ce qui incite les jeunes athlètes à quitter leur club, dès le bac en poche, souvent pour rejoindre un grand club. Ensuite, il y a eu la multiplication des contraintes fédérales pour le renouvellement quadriennal des qualifications des dirigeants, officiels et entraineurs. Enfin, la baisse des aides publiques dictées par les difficultés financières de nos communes et départements ruraux souvent endettées, aides jamais totalement remplacées par des parrainages privés. A cela s’ajoute maintenant la trop grande étendue de la région Nouvelle Aquitaine, région aussi vaste qu’un pays comme l’Autriche.
Prôné par le Président de la Lana, Eric RAUL, le « vivre ensemble » a bien du mal à se mettre en place. Doutes sur la compétence des dirigeants de notre ancienne ligue du Limousin, demandes écoutés mais jamais entendues entrainant de nombreuses démissions …
Il en est ainsi du découpage forcé de la ligue en deux zones malgré le rejet des trois départements limousins. Une zone « Nord » regroupant huit départements et générant des déplacements de près de 400 km pour des compétitions de niveau interdépartemental : pure folie ! Un découpage destiné à solutionner le problème de la Gironde, à la fois département et territoire, même si l’argument d’un meilleur niveau de compétition a également été justement mis en avant. Cette idée est si saugrenue que la Lana, pourtant au bord du déficit, a dû mettre en place un fonds de soutien de 7000 euros pour compenser les frais de déplacements des plus éloignés à l’occasion des cross de zones !
Et que dire du dictat concernant l’organisation des prochains interclubs ignorant les demandes insistantes de la grande majorité des clubs. Si cette politique n’est pas encore perçue comme un Anschluss par cette « Aquitaine périphérique » de nos clubs ruraux, c’est bien un sentiment d’abandon qui s’installe dans nos campagnes. Ami, entends-tu …
I have a dream
Je fais un rêve.
C’est le quatorze août au soir du marathon olympique.
Patricia boucle les 42 kilomètres cariocas en 2h29’55, pulvérisant son record personnel de sept minutes. Elle se classe seizième sauvant ainsi l’honneur du marathon français après l’abandon de Christelle. Ussel est en fête.
Et puis je fais un cauchemar.
C’est le quatorze août au cœur de la nuit après le marathon olympique.
De retour de Rio, Patricia a du mal à retrouver le chemin de l’entraînement. Maudite tendinite d’Achille. Après une année blanche, sortie des listes ministérielles du haut niveau, toutes les subventions fédérales, régionales, départementales et municipales ont disparu plus vite que le temps d’un marathon. Et Patricia se retrouve au chômage, elle qui a trop facilement cédé au chant des sirènes fédérales, délaissant ses études pour se consacrer à sa préparation olympique ...
C’est au petit matin du quinze août au lendemain du marathon olympique.
Réveil matinal pour un petit footing en forêt. Retour à la réalité, ma foulée est lourde mais j’ai le cœur léger. Patricia n’était pas à Rio, elle n’a plus d’aides mais un bon travail après avoir obtenu un joli diplôme.
Le prochain rêve, il sera réalité j’en suis sûr. Je le garde pour les jeux de Paris 2024. Patricia, étoile de mes nuits blanches, aura 36 ans, l’âge idéal pour le marathon.
Pistard,
oiseau rare. cliquer ICI
Fiers d'être
Corrèz'athlète !
Soyons fiers
d'être Corrèz'athlètes. Etre Corrèz'athlètes
est notre nom de famille. Notre section locale est notre prénom.
La section locale est ce qui nous distingue au sein de la même
famille, Corrèze athlé, a laquelle nous appartenons
tous. Chacun d'entre nous, et nos prédécesseurs,
ont contribué à faire ce qu'est Corrèze athlé
aujourd'hui : de nombreuses pratiques, usages, coutumes, spécialités
Car Corrèze athlé n'est pas un monolithe; Corrèze
athlé est plurielle. Plutôt une idée qu'un
club. Une idée aux racines corréziennes. Un monde
de coureurs, de lanceurs et de sauteurs. Une confluence d'expériences
d'entraineurs, de juges et de bénévoles. Corrèze
athlé n'a jamais supporté une uniformité
imposée. Et Corrèze athlé ne sera jamais
séduite par une discipline de fer. Corrèze athlé
est une ruche hétérogène. Certainement pas
un super club en devenir ni une section en grand. Cette ruche
doit également demeurer la base d'une Corrèze athlé
unie et fédérative. Unie, afin de conserver notre
identité corrézienne multiple et d'en être
fier. Pas pour l'éliminer ou la mettre sous cloche.
Comment reconnaître des Corrèz'athlètes ?
Pas tant à la couleur de leur maillot mais plutôt
à leur manière de participer. A leur regard sur
les gens et les choses. A leur fairplay que l'on aimerait retrouverez
bien plus souvent ailleurs dans notre monde sportif.
La chinoise
XUE BAI vient
de remporter le marathon des championnat du monde de Berlin à
21 ans !Cette jeune athlète,
née en 1988 quelques mois après notre championne Patricia
Laubertie, avait couru son premier marathon en 2003 à l'âge
de 15 ans (2 h 37'07 ). Sa progression s'est poursuivie avec 2 h
27'46 en 2007, puis 2 h 23'27 en 2008 et un titre de championne
du monde en 2009 en 2 h 25'15 par 25° à l'ombre.
Pour mémoire, l'âge moyen des françaises engagées
à Berlin était de 36 ans avec une meilleure performance
moyenne de 2 h 38'. Difficile alors d'éviter la dernière
place par équipe.
En attendant, les commentateurs de la TV française se rassurent
en parlant de combativité, de courage (et c'est vrai) de
nos athlètes français. Combien de fois notre speaker
amiral Nelson a-t-il prononcé " c'est pas grave, ça
ira mieux la prochaine fois " ?
En revanche, la question qu'il aurait du poser à la Secrétaire
d'Etat Rama Yade présente à Berlin était de
savoir si l'organisation de notre sport en France (et du sport plus
généralement) était bien en adéquation
avec les résultats attendus ou espérés par
l'opinion publique et les dirigeants politiques toujours dans le
coup pour fêter les médailles.
Dès le collège, les fondamentaux
(natation, gym, athlé) ont laissé place aux arts du
cirque et à l'Ultimate (C'est un raccourci mais pourtant
vrai).
Et pourtant, pour avoir des résultats il conviendrait en
premier lieu de mettre les moyens dès le plus jeune âge.
Depuis 1910, en Jamaïque, le système scolaire encourage
la pratique de l'athlétisme qui est enseigné chaque
après-midi dans les écoles. Et en avril, les gamins
de l'île s'affrontent pendant quatre jours dans le stade de
Kingston.
Et puis nous venons d'apprendre que les budgets Jeunesse et Sport
seront dès la rentrée en diminution. Alors que dans
le même temps, il y a encore des athlètes qui ne peuvent
se libérer de leur emploi, même quelques jours, pour
effectuer les stages de l'équipe de France, tout simplement
parce que il leur faut bien payer leur loyer et se nourrir.
La FFA fait bien son possible pour avoir une équipe conquérante
en 2012, mais sans sa base, une pyramide ne peut que s'effondrer.
Alors plutôt que de déclasser une cadette qui participe
par pur plaisir à deux courses de demi-fond au championnat
de France, il faudrait peut-être encourager nos jeunes à
courir.
N'est-ce
pas Xue BAI ?
C'est fait ! Après
un peu plus de six mois d'activité, Corrèze Athlé
a déjà démontré toute son utilité.
Et pourtant que le chemin fut long pour arriver à une première
entente de quatre clubs corréziens. Il y a plus de 10 ans,
quelques dirigeants, dont notre coach, avaient déjà
senti venir un premier coup de blizzard avec d'une part la baisse
générale du niveau athlétique et d'autre part
les premières fusions de clubs.
Si tout est plus compliqué à quatre - et il faut beaucoup
de bonne volonté à nos cadres pour harmoniser nos
multiples activités - qu'aurions nous fait chacun dans notre
coin lors des derniers interclubs ? Comme le CAB et les SAM qui
se sont battus pour une troisième place à 20.000 points
? Sûrement mieux pour l'UAC de son coté et pour une
entente Elan-ACJC de l'autre. Mais il aurait fallu se résoudre
à participer au deuxième tour régional sur
la vielle piste de Beaublanc avec un programme réduit
.
Peu motivant tout ça.
Mais c'est fait, Corrèze Athlé sera bien en Nationale
2 comme nous l'avions tant espéré en début
de saison.
Alors, que nos élans profitent à fond du déplacement
à Tarbes où il retrouveront des courses de bon niveau
avec des adversaires inhabituels. Qu'il en tirent une plus grande
motivation à l'entraînement et surtout un enrichissement
personnel au fil des échanges avec leurs coéquipiers
des autres sections locales.
Et maintenant, continuons à regarder vers l'avenir et laissons
la porte ouverte aux autres clubs corréziens. Et surtout,
sachons garder nos spécificités qui participent tant
à l'enrichissement de Corrèze Athlé.
A l'heure
où la fédération française de randonnée
pédestre a pris ses quartiers d'automne à Bugeat pour
y tenir son assemblée générale, les exploitants
forestiers arpentent encore et encore les chemins de randonnée
du parc régional de Millevaches. Pendant que les uns balisent
méticuleusement les sentiers avec de fins et discrets petits
traits de peinture rouges et blancs, les autres s'en donnent à
coeur joie avec leurs tracteurs et camions aux roues géantes.
Bien sur, le bois est une richesse pour l'économie locale et
la "mondialisation" demande de réduire les coûts
pour rester compétitifs. C'est évidemment la raison
de cette mécanisation aveugle mise entre les mains d'ouvriers
aux ordres de spéculateurs qui eux s'envoleront pour un trekking
en Himalaya loin du plancher des (mille) vaches. Alors que faire ?
Comme l'ami Sylvain, le bien nommé, l'a relevé dans
le magasine du Conseil Général de la Corrèze, "lutter contre les nuisances, embellir le cadre de vie, la
Corrèze dispose d'une nature omniprésente et très
préservée. C'est une richesse inestimable; nous devons
veiller à ce qu'elle ne se dégrade pas, du fait de nos
comportements, de pollutions ..." Beau programme. Malheureusement,
lors du dernier trail du Longéroux, les coureurs ont pu gambader
de sentiers impraticables en coupes rases ! Mais nos hommes politiques
vont réagir, c'est sur .... enfin, touchons du bois !
Une
espèce en voie de disparition.
Pour le grand public,
trois clubs du Limousin s'illustrent en " nationale ".
Heureusement ( ?) les compte-rendus de la presse régionale
ne font pas état du faible niveau de nos athlètes.
Mais les interclubs du 6 mai à Ussel ont pourtant mis en
évidence la faible densité des équipes et en
particulier celle d'un demi fond squelettique. Ainsi seulement 22
filles et 56 garçons ont été classés
sur l'ensemble des courses du 800 m au 5000 m. Et si des performances
de bon niveau avaient été réalisées
par ces athlètes, le constat serait moins terrible. Mais
aucune fille n'a réussi un chrono de niveau R1 et seuls 3
garçons y sont parvenus ! Clubs de niveau national sans athlètes
de niveau national : logique athlétique !
Et cette faillite s'est répétée à l'occasion
des championnats de la Corrèze à Brive le 26 mai.
Pourtant, une seule distance de demi-fond, le 1500 m, était
programmée ce jour là. Un 1500 m féminin annulé
faute de participantes et 9 masculins esseulés sur la ligne
de départ d'un stade désert, seulement égayé
par l'écho des bandas du stade de rugby. A l'arrivée,
une perf R1, une perf R2, une perf R3 et une perf D1 ! Pas un seul
briviste classé alors que sept ussellois avaient fait le
déplacement en basse corrèze. Bravo quand même
à ces courageux pistards d'une espèce en voie d'extinction.
Mais quel terrible constat.
Bien sur les plus optimistes feront remarquer que les Saint Juniauds
n'étaient pas à Ussel le 6 mai. Bien sur, il y avait
un monde fou au 10 km de Brive le 25 mai en soirée. Bien
sur le nombre de licencié de la Ligue est en constante augmentation.
Bien sur la section route du CAB a qualifié ses trois équipes
masculines au championnat de France de cross cet hiver. Bien sur
Il n'empêche, le demi-fond corrézien est bien
en train de s'éteindre à petit feu. Alors que la moyenne
d'âge des pelotons ne cesse d'augmenter, l'investissement
des plus jeunes à l'entraînement est en chute libre
avec seulement deux séances par semaine pour certains des
meilleurs espoirs de la discipline. Comment progresser avec si peu
?
Alors, comment encourager nos derniers demi-fondeurs de talent à
poursuivre leur carrière sur la piste ? Ne vont-ils pas céder,
les uns après les autres, aux chants des sirènes venus
des kermesses du hors stade ?
Quelle solution pour sauver cette espèce en voie de disparition
?
Briser la logique de l'athlétisme polyvalent et pédagogique
qui retarde au maximum la spécialisation ? Enseigner l'éducation
athlétique dans les collèges (rôle de l'EPS)
? Actuellement l'entraîneur de club y perd son temps et son
énergie. Et surtout c'est dommage pour les jeunes qui ont
faim de demi-fond et qui ne peuvent pas s'investir parce que l'athlétisme
" doit " être pluridisciplinaire. Est-ce pour cela
que les jeunes qui sont des mordus de demi-fond abandonnent ? Actuellement,
on court plus dans certains sports collectifs que dans les écoles
d'athlé où l'on se contente de " gigotage, de
bricolage et de gri-gri " comme l'a si bien dit Philippe DUPONT,
ancien entraîneur national de la FFA.
Le coureur de demi-fond, une espèce en voie de disparition
? Non bien sur
grâce aux naturalisations en masse de
coureurs africains, l'équipe de France a de beaux jours devant
elle. Mais l'équipe de la Corrèze ?
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